jeudi 30 août 2007

Fin du premier séjour

Trois semaines déjà que j’arpente le dock flottant de long en large, et que j’explore mon nouveau territoire. Le challenge n’est ni facile ni amusant, mais je pense qu’il vaut la peine d’être relevé. Pour l’instant je considère que tout l’environnement est hostile, que ce soit au travail ou lors des quelques moments de liberté que nous laissent des horaires de travail chargés.
Le client est difficile, il en veut plus que ce qui lui a été vendu, et recherchera toujours la petite phrase sous-entendue ou la promesse à peine prononcée qui lui permettra de me tendre un piège. Et surtout, autour de lui, et plus en encore au dessus de lui comme on dit dans ce pays de culture féodale, il se trame un tas d’histoires d’un autre temps, faites de Palais et de Princes, attention, pas de Princesse, d’Ambassadeurs et d’émissaires, de conflit d’influence entre les tribus historiquement opposées, ou l’on est pas loin de craindre pour sa tête, au sens propre du terme. Certes pas pour un occidental comme moi, mais je ressens que les enjeux qui pèsent sur mes interlocuteurs sont d’un autre ordre que ceux d’un honnête cadre d’une entreprise moderne. Notre sous-traitant entre totalement dans le même décorum, issue d’une famille riche de la côte Ouest, armateur d’une flotte de navire de commerce et locataire des infrastructures du « King Faissal Ship RepairYard ». Évidemment en conflit avec DCN pour une histoire d’argent, il mène actuellement une campagne de pression telle que le dossier a atterri sur le bureau d’un Ministre français, je ne sais pas lequel, mais qui en substance et en pluie fine a laissé entendre au PDG de DCN que le déroulement du contrat « nuit aux relations commerciales entre la France et Le Royaume » (sic). Rien de moins !!!
Et puis il y a le pays, qui à lui tout seul suffit pour se sentir agressé. Il faut être solide, ou complètement inconscient, pour supporter. Le climat, les gens, l’hypocrisie de la religion, la saleté de ce que je qualifie volontiers de « poubelle à ciel ouvert », l’énorme brassage des différentes cultures du tiers-monde, tout est unique et extra-ordinaire et pour tout dire fortement dérangeant.
Alors je me suis dis «A quoi bon ? », je me suis énervé contre toutes ces agressions, j’ai pesté contre les minarets qui assènent les prières 5 fois par jour, j’ai maudit des chauffards, j’ai enragé face à des interdictions imbéciles, j’ai élevé la voix face à la mauvaise foi manifeste, et pourtant j’ai décidé de rester.
A mon retour dans un peu plus d’une semaine, je vais devoir faire face et maintenant seul. L’équipe autour de moi se recompose, j’ai le sentiment que les gens ont confiance dans un renouveau apporté par quelqu’un de l’extérieur. Le monde de la réparation navale est petit et qui plus est, la majorité des personnels vient de Lorient. Alors, Timolor, ils connaissent. A moi de ne pas décevoir !

mardi 28 août 2007

Hospital !!!

Je n'y ai pas échappé. A force de changer sans cesse de température, entre l'extérieur à 40°C, la voiture chauffée au soleil ou ilfait allègrement 60° lorsque l'on démarrare, les bureaux sur-frigorifiés , les entrées de galeries commeriales pressurisée à l'air glacial, et l'appartement, j'ai fini par attraper un coup de froid. Ce que je redoutais mais que je sentais venir. Résultat, mal de crane, douleurs articulaires, nez qui coule, machoire douloureuse, manque total d'énergie, il a bien fallu que je fonce à l'hopital du coin pour rencontrer un médecin.
GNP, du nom du Docteur fondateur, est une clinique plutôt moderne, pas très loin du campound. Ici, les formalités sont simples, il suffit de payer pour être rapidement soigné par un médecin de nationalié incertaine, mais sympathique, efficace et parlant même quelques mots de français.

jeudi 23 août 2007

Internet de M....!

Y'en a marre de ces connexions qui ne se font pas ou qui l'interrompent toutes les 5 minutes... Encore une hypocrisie locale, une de plus!!!
Pour ne pas ouvrir le pays sur la culture internationale dévoyée, le royaume n'investit pas dans une infrastructure haut débit. Il ne reste plus que le satellite qui échappe aux interdits d'ici bas. Résultat, les toits sont couverts de paraboles en tout genre, les pauvres satellites saturent... et moi je m'énerve tous les jours devant un écran désespéremment vide.

dimanche 19 août 2007

La "MAKKAH"

La France a livré au royaume d’Arabie, trois bâtiments militaires du même type que les frégates françaises Lafayette, du nom de la première de la série. Cette même série qui s’est rendue célèbre avec la vente de 6 navires à Taïwan, avec le concours de Christine Devier-Joncours et Rolland Dumas… Pas de ce genre d’intermédiaire ici, mais certainement une histoire de gros-sous, de pétrole et de vente d’armement.
Les deux premiers de la série, 133m de long, 17m de large propulsés par quatre moteurs de 5000 KW chacun, fabriqués à Lorient au début des années 2000, ont transité et séjournés pendant plus d’un an à Toulon, afin d’y apporter des modifications de canon, et de parfaire la formation des équipages. C’est donc de conserve que les deux premières frégates, la "Riyadh" et la "Makkah" ont fait route vers la mer Rouge pour rejoindre Djeddah leur port d’attache, à la fin de l’année 2003.
L’arrivée de tels navires est toujours un évènement important qui se traduit par des festivités et en particulier par une parade navale en présence des plus hautes autorités du Royaume. Après avoir paradés au large, et alors que les deux frégates escortaient à plus de 20 nds le Yacht d’un Prince, l’une d’elle, la «Makkah» s’est échouée sur un plateau corallien à seulement quelques centaines de mètres du rivage.
Il faut savoir que dans cette zone la mer rouge est constellée de ces massifs de corail qu’aux Antilles on nomme des Patates. Le yacht évoluait en tête de la flottille, une frégate de chaque coté sur son arrière lorsqu’il s’est engagé dans une sorte de chenal étroit, laissant peu de place à ses deux navires suiveurs. Le commandant de l’une des frégates réalisant qu’il allait être piégé entre le yacht et le corail a brutalement changé de route et réussi à s’écarter du danger, tandis que l’autre, pourtant considéré comme l’un des meilleurs de la marine saoudienne à jugé que la profondeur serait suffisante pour continuer sa route... Lancées à plus de 20 nds sur un plateau immergé à moins de 2m au dessus de sa quille, les 4600 tonnes du navire sont littéralement montées sur le récif qui avec la violence du choc s’est transformé en une formidable rampe. Tordue et vrillée sur son étrave, la coque enfoncée sur près de 75m, et déchirée dans plusieurs compartiments, la frégate s’est finalement immobilisée, posée en son milieu.
Le déséchouage n’a pas été facile, et il a fallu trois mois avant qu’enfin la MAKKAH soit hissée au sec, et que soit réellement constatée l’étendue des dégâts.

dimanche 12 août 2007

Dimanche au travail

Nous sommes le 29 rajah 1428, les semaines de travail commencent le samedi matin et les magasins ferment aux heures de la prière. Pourtant je viens au bureau en Chevrolet, consulte mes SMS sur mon GSM, mes email sur mon portable et regarde la télévision par satellites dans l'appartement. Mine de rien c'est quand même un peu bizarre???
J'ai effectivement commencé à travailler en ce dimanche 12 aout 2007, toutes les formalités étant maintenant accomplies. Visite rapide du bord, rencontres avec les équipes de DCNs, avec le représentant du client, un capitaine de la RSNF, et enfin avec le seul sous-traitant, un autre saoudien. ma première impression se confirme, c'est un chantier mal engagé, oserais-je dire "foireux"... Mais il est bon de se fixer des chalenges difficiles, celui-là en est un.
La marine saoudienne a été formée par la marine française, le sous-traitant local est un digne représentant de ses condisciples... et DCN est toujours DCN. Cherchez celui qui va prendre les coups!!

samedi 11 août 2007

Contact

Comme en Martinque, j'ai maintenant une ligne de téléphone locale, avec un nouveau numéro.
SMS, applels et autres messages peuvent m'être envoyés au 00966555132291
J'ai oublié un 5 dans ma première diffusion par SMS
A bientôt au téléphone...

Premiers bords...

La climatisation de la pièce souffle sur mon bureau un petit vent frais qui me fait frissonner et qui n’est pas sans me rappeler un courant d’air dans la maison de Penthièvre. J’arrêterais là la comparaison car le thermostat de l’appareil est réglé sur 28°.
Pour poursuivre sur le même sujet et couper court à la même interrogation que tout le monde se pose : il fait chaud dehors, très chaud, aux alentours de 40 à l’ombre, à condition d’en trouver, l’air est sec, le ciel d’un bleu un peu voilé, le soleil écrasant. L’eau des piscines est à peine rafraîchissante, idéale par contre pour le bain d’un bébé, et la climatisation est pour le moment vraiment indispensable, surtout dans la voiture.
J’habite dans un « campound », sorte de camp retranché en pleine ville, réservé aux expatriés qui y trouvent un cadre de vie proche d’un camp de vacances, libéré des contraintes de la vie islamique. Le mien est suffisamment ancien pour que la végétation dépasse les toits des villas, que les cocotiers donnent des noix, que les immenses caoutchoucs envahissent les branches basses des ficus géants et des eucalyptus. Les pergolas sont couvertes de mes fleurs préférées, des bougainvilliers, des hibiscus et de jasmin au parfum si puissant.
En attendant le départ de mon prédécesseur, j’occupe un appartement de type F2, sans doute trois fois plus grand que celui que je louais à la Pointe du bout. Chaque volume est démesuré, jusqu’au lit, plus large que long. L’impression d’espace est accentuée par d’immenses miroirs en pieds qui laissent imaginer de nouvelles ouvertures. Les murs blancs, la décoration murale, faite de quelques copies de gravures du désert et les huisseries donnent une touche de jaune, alors que le sol est recouvert d’une épaisse moquette bleue outremer. L’ameublement est sommaire mais surdimensionné pour mes besoins limités au contenu de deux valises moyennes. L’équipement est complet, du congélateur aux lave vaisselle, lave linge et téléviseur. Parfait donc.

J’ai consacré mon premier vendredi, jour chômé ici, à parcourir la ville en voiture.

jeudi 9 août 2007

C'est reparti !

Fini les Tipunch et la bronzette sous les cocotiers, me revoila parti vers un nouvel horizon, plus chaud, moins francophone... et sans aucun doute moins cool!
Je suis arrivé à Djeddah hier après midi, après 6 heures de vol sur un avion d'Air france spécilament oranisé pour cette destination: plus de sièges en 1ere et en business que de places en "eco". Moi, petit bras, je me trouvais à l'arrière de l'avion avec les pélerins en tenue.
Je suis pris en main, mais je trouverai maintenant le temps d'en dire peu plus sur cette drole de destination.