dimanche 19 août 2007

La "MAKKAH"

La France a livré au royaume d’Arabie, trois bâtiments militaires du même type que les frégates françaises Lafayette, du nom de la première de la série. Cette même série qui s’est rendue célèbre avec la vente de 6 navires à Taïwan, avec le concours de Christine Devier-Joncours et Rolland Dumas… Pas de ce genre d’intermédiaire ici, mais certainement une histoire de gros-sous, de pétrole et de vente d’armement.
Les deux premiers de la série, 133m de long, 17m de large propulsés par quatre moteurs de 5000 KW chacun, fabriqués à Lorient au début des années 2000, ont transité et séjournés pendant plus d’un an à Toulon, afin d’y apporter des modifications de canon, et de parfaire la formation des équipages. C’est donc de conserve que les deux premières frégates, la "Riyadh" et la "Makkah" ont fait route vers la mer Rouge pour rejoindre Djeddah leur port d’attache, à la fin de l’année 2003.
L’arrivée de tels navires est toujours un évènement important qui se traduit par des festivités et en particulier par une parade navale en présence des plus hautes autorités du Royaume. Après avoir paradés au large, et alors que les deux frégates escortaient à plus de 20 nds le Yacht d’un Prince, l’une d’elle, la «Makkah» s’est échouée sur un plateau corallien à seulement quelques centaines de mètres du rivage.
Il faut savoir que dans cette zone la mer rouge est constellée de ces massifs de corail qu’aux Antilles on nomme des Patates. Le yacht évoluait en tête de la flottille, une frégate de chaque coté sur son arrière lorsqu’il s’est engagé dans une sorte de chenal étroit, laissant peu de place à ses deux navires suiveurs. Le commandant de l’une des frégates réalisant qu’il allait être piégé entre le yacht et le corail a brutalement changé de route et réussi à s’écarter du danger, tandis que l’autre, pourtant considéré comme l’un des meilleurs de la marine saoudienne à jugé que la profondeur serait suffisante pour continuer sa route... Lancées à plus de 20 nds sur un plateau immergé à moins de 2m au dessus de sa quille, les 4600 tonnes du navire sont littéralement montées sur le récif qui avec la violence du choc s’est transformé en une formidable rampe. Tordue et vrillée sur son étrave, la coque enfoncée sur près de 75m, et déchirée dans plusieurs compartiments, la frégate s’est finalement immobilisée, posée en son milieu.
Le déséchouage n’a pas été facile, et il a fallu trois mois avant qu’enfin la MAKKAH soit hissée au sec, et que soit réellement constatée l’étendue des dégâts.

1 commentaire:

odile a dit…

Mise au point nécessaire et tres precise de la source de ton travail.Quelle est la longueur d'un navire qui peut s'enfoncer de 75m ? Les images ont du etre tres impressionnantes.C'est pire que de la chirurgie esthetique : refaire tout un avant mais ce ne sera jamais que du réparé.Il sera impossible de refaire un bateau neuf et necessairement il y aura déception. A toi de la rendre minimale.Beaucoup de travail en perspective.
Nous sommes à l'affut de la moindre nouvelle et vais transmettre ces infos à Penth' où tu va bientôt arriver. Tu y trouvera toute la fraicheur et la pluie qui peuvent te manquer.