Depuis mon premier séjour en Inde, j'ai appris que ce que l'on appelle les grands hôtels ne sont pas des forteresses impénétrables, mais plutôt des havres de calme et de silence dans lesquels on vient reprendre des forces.
Bien que résident par exemple dans les dortoirs de l'"Armée du salut", l'hôtel le moins cher de Bombay, je n'hésitais pas à aller boire un verre ou manger une gourmandise dans la galerie du prestigieux "Taj Mahal", ou encore à faire une bonne toilette dans les sanitaires d'un autre cinq étoile dont j'ai oublié le nom (y compris le lavage de pieds dans la cuvette des wc). Plus tard avec Catou et Agathe, après cinq mois de vie à l'indienne, nous nous sommes précipités dans le premier "Intercontinental" venu à notre arrivée à Colombo, pour savourer un plat typiquement intercontinental lui-même: des lasagnes.
Depuis je n'ai jamais hésité, pourvu que j'ai au moins quelque chose au pieds, à me retirer pour quelques instants du fracas de la vie locale , afin de profiter du privilège réservé au grand luxe!
La Martinique n'échappe pas à la règle, et je me rend régulièrement, seul ou en compagnie, à la terrasse d'un cinq étoiles un peu défraîchi, mais dont le point de vue dominant la mer des caraïbes fait rapidement oublier tous les embarras de la vie quotidienne.
Hier dimanche, après une journée commencée au travail, puis une sieste sur une plage du coté de tartane, j'ai eu envie, besoin, de me poser au calme avant d'aller au cinéma.
Couché de soleil sur la mer, planteur et cacahouètes à portée de main, j'ai continué la lecture du Zaphir, de Paulo Coelho. Un régal, jusqu'à ce que s'installe, juste à coté de moi, un groupe de dix touristes, ou peut être pire, de séminaristes, parlant haut, parlant bête.
Après s'être mutuellement raconté les banalités de circonstance, "à l'aéroport de Bangkok ceci", "c'est toujours comme ça à zurich", "la dernière fois que nous étions à Atlanta","sans mes bagages pendant une semaine", ils se sont embarqués dans un discours populiste et maniquéun, la théorie du complot basée sur les ragots de la dernière émission de télé, "les attentats du 11 septembre ont été organisé par les US", tel avion s'est fait abattre par un missile, etc,... C'en était trop, je suis parti, regrettant d'avoir oublié que ces grands hotels sont aussi ceux ou vont les tour-opérateur, et qu'en plus en Martinique, ce genre de Touristes parle français. Dommage!
lundi 30 avril 2007
jeudi 26 avril 2007
SARKO vs SEGO
Ce n’est un secret pour personne, je fais parti de ces 18 et quelques pourcent de français qui ont voté Bayrou au premier tour… Une fois dit cela, quel soulagement de pouvoir afficher ouvertement ses idées, à contrario de ceux qui à l’extrême droite, n’osent se déclarer électeur de Jean-Marie Le Pen, alors qu’il reste de bon ton de se déclarer à gauche de la gauche !!!
A croire qu’en dehors d’une droite archi libérale et d’un idéal social orthodoxe de gauche, il n’est pas concevable qu’on puisse avoir une opinion, puisque l’on nous qualifie « d’indécis ».
L’indécision naît aujourd’hui, pas hier, et ce n’est pas la pauvreté du débat actuel, tout particulièrement ici en Martinique, qui va contribuer à me guider dans mon choix. Parlons de la Martinique justement : 35% de fonctionnaires plus 20% de chômeurs égal la majorité absolue au premier tour pour Ségolène. Raccourci un peu facile je le reconnais, mais en tout cas la preuve qu’on a beau se lever tôt le matin, on ne vote pas pour autant Sarkosy ; mais c’est vrai qu’il n’est pas certain que ce soit pour aller travailler. Ici les informations politiques se limitent à ce qui se dit au grand journal de Canal+, ou encore au lénifiant journal de la nuit de France3, diffusés tous les deux à l’heure du Tipunch. Décalage horaire faisant, les news de France Inter ne dépassent pas du cadre du « Fou du roi » le matin, des reportages partisans de « Là-bas si j’y suis » le midi, et s’achèvent le soir en musique avec Frédéric l’Odéon.
On fait avec sa propre réflexion, on se trace des colonnes de « pour » et de « contre », et on regarde l’environnement des candidats, à la recherche de ce qui va nous tomber dessus au lendemain du deuxième tour. Si je me limite aux interventions de ce soir, Julien Drey, Jack Lang et Alain Krivine, là plus aucun doute, je vote à droite. Si par contre je prends au premier degré le réquisitoire de François Bayrou contre Nicolas Sarkosy, je change de couleur politique. A moins que tout simplement, j’attende les législatives ?
Il me reste trois alternatives, ce qui me permet de déclarer aujourd’hui que je sais ce que je ne ferai pas. Mais ça je ne le dirai pas.
A croire qu’en dehors d’une droite archi libérale et d’un idéal social orthodoxe de gauche, il n’est pas concevable qu’on puisse avoir une opinion, puisque l’on nous qualifie « d’indécis ».
L’indécision naît aujourd’hui, pas hier, et ce n’est pas la pauvreté du débat actuel, tout particulièrement ici en Martinique, qui va contribuer à me guider dans mon choix. Parlons de la Martinique justement : 35% de fonctionnaires plus 20% de chômeurs égal la majorité absolue au premier tour pour Ségolène. Raccourci un peu facile je le reconnais, mais en tout cas la preuve qu’on a beau se lever tôt le matin, on ne vote pas pour autant Sarkosy ; mais c’est vrai qu’il n’est pas certain que ce soit pour aller travailler. Ici les informations politiques se limitent à ce qui se dit au grand journal de Canal+, ou encore au lénifiant journal de la nuit de France3, diffusés tous les deux à l’heure du Tipunch. Décalage horaire faisant, les news de France Inter ne dépassent pas du cadre du « Fou du roi » le matin, des reportages partisans de « Là-bas si j’y suis » le midi, et s’achèvent le soir en musique avec Frédéric l’Odéon.
On fait avec sa propre réflexion, on se trace des colonnes de « pour » et de « contre », et on regarde l’environnement des candidats, à la recherche de ce qui va nous tomber dessus au lendemain du deuxième tour. Si je me limite aux interventions de ce soir, Julien Drey, Jack Lang et Alain Krivine, là plus aucun doute, je vote à droite. Si par contre je prends au premier degré le réquisitoire de François Bayrou contre Nicolas Sarkosy, je change de couleur politique. A moins que tout simplement, j’attende les législatives ?
Il me reste trois alternatives, ce qui me permet de déclarer aujourd’hui que je sais ce que je ne ferai pas. Mais ça je ne le dirai pas.
mardi 24 avril 2007
Week-end electoral
La vie de chantier est chronophage. J’ai beau évoluer dans un environnement exceptionnel, je saute comme tout le monde d’un week-end à l’autre sans voir passer le temps. Le premier tour des élections déjà, bientôt le second, j’ai peine à réaliser que mon séjour touche à sa fin, qu’il va me falloir bientôt rendre mon appartement, ma voiture, acheter un billet retour et replonger dans la vie de métropole.
Aussi j’ai bien apprécié le week-end de complet décrochage que je viens de passer à la faveur d’une rencontre avec un lointain cousin à la mode de Bretagne.
Alain, c’est son prénom, vit en Martinique depuis deux ans en rupture avec la frénésie de sa vie antérieure de patron d’une petite entreprise. En mal découverte et de voyage, il s’est lancé dans l’aventure de la voile en achetant un catamaran de 45 pieds qu’il souhaite armer pour quelques années en charter dans les caraïbes, avant lui aussi de pousser la route un peu plus à l’ouest et franchir Panama…
Comme c’est un homme sérieux, il passe actuellement un diplôme de skipper professionnel qui lui permettra de vivre officiellement de sa nouvelle passion. Ce week-end, nous avons fait des travaux pratiques sur la cote centre-atlantique, entre Trinité et la baie du Robert. Partis samedi après midi, nous avons passé la nuit au mouillage dans une petite crique de l’un des nombreux ilets, abritée de la houle du large par une chicane de cayes.
Au menu de la navigation, deux longs bords de près-bon-plein face à la houle des alizés pour remonter la presqu’ile, suivi d’un peu de rase cailloux au Cap Caraillou, avant d’apercevoir furtivement une baleine qui nous a majestueusement salué d’un gracieux mouvement de queue en croisant notre route. Moins agréable, alors que nous approchions de l’escale, nous avons crochés sur une hélice un cordage de casier dont Alain n’a pu se défaire qu’en sautant à l’eau armé de son couteau.
L’arrière du bateau à quelques dizaines de mètres d’une mangrove de palétuviers rouges, nous occupions la seule place disponible du mouillage. La température de l’eau y avoisinait les 32°, à peine moins que celle de l’air du soir.
Punch coco, daurade grillée au barbecue accroché au balcon arrière, nuit étoilée au clair d’un petit quart de lune, sans oublier bien entendu le petit tour en annexe pour aller visiter l’ilet, tout cela m’a rappelé bien des souvenirs que j’avais, jusqu’à présent totalement décorrélés de mon séjour actuel.
C’est sur le chemin du retour, au mouillage dans la baie du trésor, une petite anse isolée à l’extrémité de la presqu’ile de la Caravelle en contrebas du château Dubuc, que nous avons écoutés, ou plutôt entendu les résultats du premier tour de ces élections ,
Alain, c’est son prénom, vit en Martinique depuis deux ans en rupture avec la frénésie de sa vie antérieure de patron d’une petite entreprise. En mal découverte et de voyage, il s’est lancé dans l’aventure de la voile en achetant un catamaran de 45 pieds qu’il souhaite armer pour quelques années en charter dans les caraïbes, avant lui aussi de pousser la route un peu plus à l’ouest et franchir Panama…
Comme c’est un homme sérieux, il passe actuellement un diplôme de skipper professionnel qui lui permettra de vivre officiellement de sa nouvelle passion. Ce week-end, nous avons fait des travaux pratiques sur la cote centre-atlantique, entre Trinité et la baie du Robert. Partis samedi après midi, nous avons passé la nuit au mouillage dans une petite crique de l’un des nombreux ilets, abritée de la houle du large par une chicane de cayes.
Au menu de la navigation, deux longs bords de près-bon-plein face à la houle des alizés pour remonter la presqu’ile, suivi d’un peu de rase cailloux au Cap Caraillou, avant d’apercevoir furtivement une baleine qui nous a majestueusement salué d’un gracieux mouvement de queue en croisant notre route. Moins agréable, alors que nous approchions de l’escale, nous avons crochés sur une hélice un cordage de casier dont Alain n’a pu se défaire qu’en sautant à l’eau armé de son couteau.
L’arrière du bateau à quelques dizaines de mètres d’une mangrove de palétuviers rouges, nous occupions la seule place disponible du mouillage. La température de l’eau y avoisinait les 32°, à peine moins que celle de l’air du soir.
Punch coco, daurade grillée au barbecue accroché au balcon arrière, nuit étoilée au clair d’un petit quart de lune, sans oublier bien entendu le petit tour en annexe pour aller visiter l’ilet, tout cela m’a rappelé bien des souvenirs que j’avais, jusqu’à présent totalement décorrélés de mon séjour actuel.
C’est sur le chemin du retour, au mouillage dans la baie du trésor, une petite anse isolée à l’extrémité de la presqu’ile de la Caravelle en contrebas du château Dubuc, que nous avons écoutés, ou plutôt entendu les résultats du premier tour de ces élections ,
mercredi 18 avril 2007
Quelques pages...
Pas facile de commencer à écrire. On choisi un cahier, un beau, un qui nous aidera à trouver la pureté du style, la clarté du récit, l’esthétique des caractères.
Pourquoi se livrer aux autres sur une feuille de papier, sur un écran d’ordinateur, plutôt que de garder ses pensées pour soit ? Est-ce de l’orgueil, est-ce de l’arrogance, ou plus simplement la recherche d’un plaisir nouveau, et le désir de s’affirmer face à soi-même ; Ne suis-je pas après tout le premier lecteur de mes récits ?
Faudra-t-il un jour les mettre en forme et composer ce livre dont on me parle régulièrement, un livre pour qui et pourquoi, comment ne pas risquer de s’enfermer dans la nostalgie de ce qui ne reviendra plus. Comment être certain de mener le travail jusqu’à sa dernière page, comment s’assurer de ne pas retrouver après quelques années le cahier dont les quelques premières pages auront été soigneusement rédigées, progressivement se transformer en carnet remplis de quelques brouillons de notes, de dessins d’enfants, de listes de courses, une page arrachée…et puis plus rien.
Quelle déception par anticipation !
Pourtant j’ai l’impression d’avoir tant de chose à dire, tant de choses à faire partager. Je pourrais commencer comme ça :
« Le vent s’est calmé aujourd’hui, l’alizé qui nous poussait régulièrement depuis plusieurs jours s’est évanoui. Dans un ciel légèrement voilé, seul l’immense spinnaker rose et bleu réussit à tirer Terre de Brume vers notre destination désormais toute proche. La Martinique n’est plus qu’à 30 miles. Là bas, sur une plage que je ne connais pas encore, Alain et ses enfants vont bientôt nous attendre. L’impatience gagne, pas possible de continuer à se trainer ainsi à moins de 3 nœuds et de risquer de passer une nuit supplémentaire à seulement quelques heures de l’arrivée, le moteur nous aidera à forcer un peu l’allure.
Plus de vent du tout, un vrai temps de dimanche après midi du mois d’Aout ! Le spinnaker est amené une fois encore, seul le moteur nous fait maintenant progresser.
Soudain à seulement une centaine de mètre devant nous, la surface de l’eau s’agite, un large tourbillon se forme, des frégates venues de nulle part se regroupent en vol circulaire. Pas de doute, il y a du poisson la dessous, et du gros à en juger par les remous qui maintenant se rapprochent. La chaine alimentaire en pleine action, requins, dauphins, thons, barracudas, thasards sont en chasse de leurs plus petits congénères, s’ils ne se mangent pas les uns les autres.
C’est sans doute pour nous l’occasion inespérée pour ne pas arriver bredouille au terme de notre voyage. Toutes les lignes qui nous restent sont mouillées et j’engage le bateau sur une route circulaire autour de ce nuage de vie. Deux tours sur nous-mêmes, un route de traverse au milieu des remous qui disparaissent au fur et à mesure de notre approche, et réapparaissent aussitôt après notre passage, mais décidemment rien n’y fait, pas une touche. Nos derniers calamars bleus et roses ne sont sans doute pas du gout des prédateurs. Tant pis !
Cap au 170 de nouveau, la terre ne doit plus être loin, si seulement la visibilité pouvait s’améliorer un peu. Perchés sur le bôme, accrochés aux drisses, Aimery et moi scrutons la ligne d’horizon vers l’Ouest. Est-ce le pressentiment de l’arrivée prochaine ou l’odeur de la terre qui nous ont poussés à grimper dans la mature, car bien sûr, juste à cet instant la terre est là.
A 10 degré au nord de notre route apparaît une ombre, puis deux, semblables à des nuages sombres amassés sur l’horizon. La montagne Pelée et le Carbet sont là devant nous, toute la Martinique s’étend à leurs pieds vers le sud, vers le canal de Sainte Lucie ou nous allons bientôt nous engager… » Récit de mer (A suivre)
Pourquoi se livrer aux autres sur une feuille de papier, sur un écran d’ordinateur, plutôt que de garder ses pensées pour soit ? Est-ce de l’orgueil, est-ce de l’arrogance, ou plus simplement la recherche d’un plaisir nouveau, et le désir de s’affirmer face à soi-même ; Ne suis-je pas après tout le premier lecteur de mes récits ?
Faudra-t-il un jour les mettre en forme et composer ce livre dont on me parle régulièrement, un livre pour qui et pourquoi, comment ne pas risquer de s’enfermer dans la nostalgie de ce qui ne reviendra plus. Comment être certain de mener le travail jusqu’à sa dernière page, comment s’assurer de ne pas retrouver après quelques années le cahier dont les quelques premières pages auront été soigneusement rédigées, progressivement se transformer en carnet remplis de quelques brouillons de notes, de dessins d’enfants, de listes de courses, une page arrachée…et puis plus rien.
Quelle déception par anticipation !
Pourtant j’ai l’impression d’avoir tant de chose à dire, tant de choses à faire partager. Je pourrais commencer comme ça :
« Le vent s’est calmé aujourd’hui, l’alizé qui nous poussait régulièrement depuis plusieurs jours s’est évanoui. Dans un ciel légèrement voilé, seul l’immense spinnaker rose et bleu réussit à tirer Terre de Brume vers notre destination désormais toute proche. La Martinique n’est plus qu’à 30 miles. Là bas, sur une plage que je ne connais pas encore, Alain et ses enfants vont bientôt nous attendre. L’impatience gagne, pas possible de continuer à se trainer ainsi à moins de 3 nœuds et de risquer de passer une nuit supplémentaire à seulement quelques heures de l’arrivée, le moteur nous aidera à forcer un peu l’allure.
Plus de vent du tout, un vrai temps de dimanche après midi du mois d’Aout ! Le spinnaker est amené une fois encore, seul le moteur nous fait maintenant progresser.
Soudain à seulement une centaine de mètre devant nous, la surface de l’eau s’agite, un large tourbillon se forme, des frégates venues de nulle part se regroupent en vol circulaire. Pas de doute, il y a du poisson la dessous, et du gros à en juger par les remous qui maintenant se rapprochent. La chaine alimentaire en pleine action, requins, dauphins, thons, barracudas, thasards sont en chasse de leurs plus petits congénères, s’ils ne se mangent pas les uns les autres.
C’est sans doute pour nous l’occasion inespérée pour ne pas arriver bredouille au terme de notre voyage. Toutes les lignes qui nous restent sont mouillées et j’engage le bateau sur une route circulaire autour de ce nuage de vie. Deux tours sur nous-mêmes, un route de traverse au milieu des remous qui disparaissent au fur et à mesure de notre approche, et réapparaissent aussitôt après notre passage, mais décidemment rien n’y fait, pas une touche. Nos derniers calamars bleus et roses ne sont sans doute pas du gout des prédateurs. Tant pis !
Cap au 170 de nouveau, la terre ne doit plus être loin, si seulement la visibilité pouvait s’améliorer un peu. Perchés sur le bôme, accrochés aux drisses, Aimery et moi scrutons la ligne d’horizon vers l’Ouest. Est-ce le pressentiment de l’arrivée prochaine ou l’odeur de la terre qui nous ont poussés à grimper dans la mature, car bien sûr, juste à cet instant la terre est là.
A 10 degré au nord de notre route apparaît une ombre, puis deux, semblables à des nuages sombres amassés sur l’horizon. La montagne Pelée et le Carbet sont là devant nous, toute la Martinique s’étend à leurs pieds vers le sud, vers le canal de Sainte Lucie ou nous allons bientôt nous engager… » Récit de mer (A suivre)
mardi 17 avril 2007
Balade, ballade
On peut se balader en chantant une ballade, ou composer une ballade en souvenir d'une balade.
lundi 16 avril 2007
Anse couleuvre - Grand Rivière
Cela faisait si longtemps que j’attendais un moment comme celui-ci.
Assis à la terrasse de l’appartement dans un fauteuil en rotin soigneusement recouvert de 2 (deux) coussins, un ti’ Punch bien frappé servi dans un verre de la distillerie Clément, quelques cacahouètes, et trois ou quatre boudins achaté ce matin au «Royaume du Boudin », mon fournisseur préféré. Le soleil se couche. L’ordinateur est ouvert sur la table devant moi, je me lance dans l’écriture de quelques lignes en écoutant un de mes chanteurs préféré, je vous laisse deviner ma « playlist ». Je suis aux anges !!!
Plaisir simple mais tellement désiré que j’en oublie presque la belle randonnée que je viens de parcourir aujourd’hui.
La Pelée comme on l’appelle ici, volcan tristement célèbre depuis son éruption du 2 mai 1901, domine le nord de la Martinique de ses reliefs accidentés. Ses flancs sont si abrupts dans l’extrême nord de l’ile, qu’aucune route ne relie le village de Grand Rivière sur la cote Atlantique, à celui du Prêcheur situé lui, sur la cote Caraïbe. Aucune route pour les voitures, mais il existe un chemin qui serpente sur 20 km et qui permet de faire à pied la jonction.
Il faisait beau les jours derniers, et les prévisions étaient bonnes pour aujourd’hui, je me suis donc lancé dès l’aube. Départ de l’appartement à 7h30 sous un ciel menaçant, il pleut averse lorsque j’arrive à Rivière Salée, premiers doutes.
A Fort de France, les nuages offrent quelques belles percées et laissent passer le soleil déjà haut dans le ciel, je prends espoir. Mais l’arrivée à Saint Pierre est une catastrophe. Non seulement il pleut, mais la cote est noyée dans un épais brouillard, comme si les nuages avaient décidés de se poser sur la mer. Le doute s’installe.
Essuie-glace et phares allumés, je continue mon chemin vers le nord. Il y aura bien un bistro quelque part ou je pourrais boire un café avant de renter.
Heure de sortie de messe au Prêcheur, tous les paroissiens ont agrémenté leurs vêtements du dimanche d’un accessoire indispensable : le parapluie. Plus de doute, je vais voir la mer et je rentre chez moi !
Arrivé à l’Anse Couleuvre, la route qui petit à petit avait rétréci, s’interrompt complètement autour d’un semblant de rond point déjà bien encombré.
D’autres comme moi sont là, n’osant pas sortir de leur voiture sous la pluie averse. Un randonneur plus matinal revient sur le chemin, dépité et trempé.
Il est 9h30, qu’est ce que je risque ? Le temps que je lasse mes chaussures, la pluie s’est arrêtée, que je prépare mon sac et déjà des tâches de ciel bleu apparaissent. Le randonneur matinal est reparti bougonnant au volant de son 4x4, moi je m’enfile un dernier boudin avant de prendre le chemin, 20 km m’attendent.
Le début est facile, même si la piste est bien mouillée, le chemin monte en pente douce et le temps se dégage. La forêt tropicale humide regorge de fleurs.
Ceux qui marchent régulièrement en montagne savent qu’on ne parcoure pas 18km la fleur au fusil, surtout lorsque la température frôle les 30°C. Les épices contenus dans les boudins que je viens d’absorber accentuent la sudation. Premier coup de barre après 1h15 de marche, je m’assois sur une grosse pierre et sort de mon sac un pain au chocolat qui se révèle rapidement être un friand à la saucisse, déception.
Je croise quelques groupes venant en sens inverse, mais ne double personne. La piste s’éloigne de la mer, monte dans la montagne et s’enfonce dans la forêt tropicale. La végétation est luxuriante, les arbres de plus en plus gigantesques déploient des lianes immenses, le relief est escarpé, et le chemin rétréci devient plus délicat. On passe plusieurs cours d’eau à gué, leur débit n’est en général pas très violent, il paraît qu’on peut remonter assez loin dans le lit des torrents. J’ai chaud et pour me rafraichir, je plonge ma tête dans une petite cascade. De toute façon je suis tellement trempé de sueur que mon aspect extérieur ne doit pas se dégrader davantage.
Faire le chemin seul ne me stresse pas, même si je me sens très loin de tout, mais je reconnais m’être posé des questions sur mon salut lorsque j’ai croisé un groupe de jeune Martiniquais qui se relayaient pour porter l’un d’entre eux qui s’était manifestement abimé la cheville, à deux heures de marche du premier parking….
L’expérience du pain au chocolat m’a refroidi, je me contente de boire de l’eau régulièrement. Au Cap saint Martin, le pointe Nord de la Martinique, le point de vue est dégagé et me permet de prendre en photo l’Ile de la Dominique qu’on aperçoit au loin dans la brume.
A midi et quart, je croise un groupe de marcheur ayant quitté Grand Rivière au même moment que je quittais l’anse Couleuvre. Mi-parcours, déjà le village de Grand Rivière apparaît dans les méandres du chemin. Je suis impressionné par l’altitude à laquelle passe la piste, ça explique en partie la fatigue.
La fin du parcours est rapide, toute en descente, j’ai même envie de courir par moment tant le chemin s’y prête. Les premiers champs apparaissent, la civilisation s’impose à nouveau. Bananiers, papayers, quelques plants de légumes locaux, une vache, des coqs, un cochon endormi dans la boue, une chèvre qui bèle dans mon dos me faisant sursauter, je suis arrivé au village de ces « Pauvres pêcheurs » après 4h30 de marche.
Reste le problème du retour. J’étais parti confiant et j’avais bien fait. Un bateau de pêcheur attend les touristes comme moi et les ramène en moins d’un quart d’heure à leur point de départ. Etant seul, je me suis intégrer facilement au premier groupe en partance. Le moteur ne marchait vraiment pas bien, décidemment, ils n’ont pas de chance ces pêcheurs du nord.
Assis à la terrasse de l’appartement dans un fauteuil en rotin soigneusement recouvert de 2 (deux) coussins, un ti’ Punch bien frappé servi dans un verre de la distillerie Clément, quelques cacahouètes, et trois ou quatre boudins achaté ce matin au «Royaume du Boudin », mon fournisseur préféré. Le soleil se couche. L’ordinateur est ouvert sur la table devant moi, je me lance dans l’écriture de quelques lignes en écoutant un de mes chanteurs préféré, je vous laisse deviner ma « playlist ». Je suis aux anges !!!
Plaisir simple mais tellement désiré que j’en oublie presque la belle randonnée que je viens de parcourir aujourd’hui.
La Pelée comme on l’appelle ici, volcan tristement célèbre depuis son éruption du 2 mai 1901, domine le nord de la Martinique de ses reliefs accidentés. Ses flancs sont si abrupts dans l’extrême nord de l’ile, qu’aucune route ne relie le village de Grand Rivière sur la cote Atlantique, à celui du Prêcheur situé lui, sur la cote Caraïbe. Aucune route pour les voitures, mais il existe un chemin qui serpente sur 20 km et qui permet de faire à pied la jonction.
Il faisait beau les jours derniers, et les prévisions étaient bonnes pour aujourd’hui, je me suis donc lancé dès l’aube. Départ de l’appartement à 7h30 sous un ciel menaçant, il pleut averse lorsque j’arrive à Rivière Salée, premiers doutes.
A Fort de France, les nuages offrent quelques belles percées et laissent passer le soleil déjà haut dans le ciel, je prends espoir. Mais l’arrivée à Saint Pierre est une catastrophe. Non seulement il pleut, mais la cote est noyée dans un épais brouillard, comme si les nuages avaient décidés de se poser sur la mer. Le doute s’installe.
Essuie-glace et phares allumés, je continue mon chemin vers le nord. Il y aura bien un bistro quelque part ou je pourrais boire un café avant de renter.
Heure de sortie de messe au Prêcheur, tous les paroissiens ont agrémenté leurs vêtements du dimanche d’un accessoire indispensable : le parapluie. Plus de doute, je vais voir la mer et je rentre chez moi !
Arrivé à l’Anse Couleuvre, la route qui petit à petit avait rétréci, s’interrompt complètement autour d’un semblant de rond point déjà bien encombré.
D’autres comme moi sont là, n’osant pas sortir de leur voiture sous la pluie averse. Un randonneur plus matinal revient sur le chemin, dépité et trempé.
Il est 9h30, qu’est ce que je risque ? Le temps que je lasse mes chaussures, la pluie s’est arrêtée, que je prépare mon sac et déjà des tâches de ciel bleu apparaissent. Le randonneur matinal est reparti bougonnant au volant de son 4x4, moi je m’enfile un dernier boudin avant de prendre le chemin, 20 km m’attendent.
Le début est facile, même si la piste est bien mouillée, le chemin monte en pente douce et le temps se dégage. La forêt tropicale humide regorge de fleurs.
Ceux qui marchent régulièrement en montagne savent qu’on ne parcoure pas 18km la fleur au fusil, surtout lorsque la température frôle les 30°C. Les épices contenus dans les boudins que je viens d’absorber accentuent la sudation. Premier coup de barre après 1h15 de marche, je m’assois sur une grosse pierre et sort de mon sac un pain au chocolat qui se révèle rapidement être un friand à la saucisse, déception.
Je croise quelques groupes venant en sens inverse, mais ne double personne. La piste s’éloigne de la mer, monte dans la montagne et s’enfonce dans la forêt tropicale. La végétation est luxuriante, les arbres de plus en plus gigantesques déploient des lianes immenses, le relief est escarpé, et le chemin rétréci devient plus délicat. On passe plusieurs cours d’eau à gué, leur débit n’est en général pas très violent, il paraît qu’on peut remonter assez loin dans le lit des torrents. J’ai chaud et pour me rafraichir, je plonge ma tête dans une petite cascade. De toute façon je suis tellement trempé de sueur que mon aspect extérieur ne doit pas se dégrader davantage.
Faire le chemin seul ne me stresse pas, même si je me sens très loin de tout, mais je reconnais m’être posé des questions sur mon salut lorsque j’ai croisé un groupe de jeune Martiniquais qui se relayaient pour porter l’un d’entre eux qui s’était manifestement abimé la cheville, à deux heures de marche du premier parking….
L’expérience du pain au chocolat m’a refroidi, je me contente de boire de l’eau régulièrement. Au Cap saint Martin, le pointe Nord de la Martinique, le point de vue est dégagé et me permet de prendre en photo l’Ile de la Dominique qu’on aperçoit au loin dans la brume.
A midi et quart, je croise un groupe de marcheur ayant quitté Grand Rivière au même moment que je quittais l’anse Couleuvre. Mi-parcours, déjà le village de Grand Rivière apparaît dans les méandres du chemin. Je suis impressionné par l’altitude à laquelle passe la piste, ça explique en partie la fatigue.
La fin du parcours est rapide, toute en descente, j’ai même envie de courir par moment tant le chemin s’y prête. Les premiers champs apparaissent, la civilisation s’impose à nouveau. Bananiers, papayers, quelques plants de légumes locaux, une vache, des coqs, un cochon endormi dans la boue, une chèvre qui bèle dans mon dos me faisant sursauter, je suis arrivé au village de ces « Pauvres pêcheurs » après 4h30 de marche.
Reste le problème du retour. J’étais parti confiant et j’avais bien fait. Un bateau de pêcheur attend les touristes comme moi et les ramène en moins d’un quart d’heure à leur point de départ. Etant seul, je me suis intégrer facilement au premier groupe en partance. Le moteur ne marchait vraiment pas bien, décidemment, ils n’ont pas de chance ces pêcheurs du nord.
mardi 10 avril 2007
Jardins d'"EDEN"
Faut-il y voir un signe du Grand Architecte, pour que le chemin appelé "la trace des Jésuites", conduise après de nombreux efforts et sacrifices en un lieu digne du jardin d'Eden...
La Martinique n'est pas que bleue. Bleu outremer des grands fonds de la coté caraïbe, ou bleu turquoise sur les bancs de sable blanc du François, ou encore bleu transparent de l'écume des vagues déferlant sur les rochers de Tartane...
La majeure partie de l'Ile est profondemment verte. Et quelle beautée!!
Lorsque les nuages veullent bien laisser passer un peu des rayons du soleil généreux, la terre du centre et du nord brille de mille verts. La palette commence avec les champs de cannes à sucre, sur les pentes douces des vallons
vendredi 6 avril 2007
Soirée Cinema
Les soirées sont parfois longues, surtout pendant les week-end. Alors il m'arrive d'aller au cinéma...
C'est une tradition populaire très bien ancrée dans l'esprit Martiniquais, d'aller passer sa soirée au cinéma. Le film n'est qu'une étape de la soirée qui commence d'abord dans l'un des restaurants qui occupent une grande partie du hall d'entrée du palais de Congrès de Fort de France, reconverti depuis quelques années en multiplex de 10 salles. Brasserie élaborant sur place sa propre bière, et ou l'on peut dévorer tapper une bonne petite choucroute, je l'ai fait, restauration classique, ou snack de type burger, tout est possible pour passer le temps avant la séance.
Situé à en périphérie de Fort de France, à Schoelcher, la banlieue chic, c'est le seul complexe cinématographique de l'île, et mis à part quelques salles de quartier disséminées un peu partout dan les villages, le principal lieu culturel de la Martinique. Le samedi, le parking est complet, la voie de desserte encombrée , le rond point couvert de voitures, et les moins chanceux sont même garées sur la 4 voies. Pour conble, toutes les séances sont programmées aux mêmes heures, et il est facile d'imaginer la pagaille pour se dégager d'une place tout au fond du parking souterrain.
Après une longue queue afin d'acheter sa place, on s'engrouffre dans une nouvelle queue, plus dense encore, celle des distributeurs à popcorn et soda. La quantite de maïs écoulée en une soirée doit se compter en mêtre cube, si l'on en juge par la silhouette des consomatrices
C'est une tradition populaire très bien ancrée dans l'esprit Martiniquais, d'aller passer sa soirée au cinéma. Le film n'est qu'une étape de la soirée qui commence d'abord dans l'un des restaurants qui occupent une grande partie du hall d'entrée du palais de Congrès de Fort de France, reconverti depuis quelques années en multiplex de 10 salles. Brasserie élaborant sur place sa propre bière, et ou l'on peut dévorer tapper une bonne petite choucroute, je l'ai fait, restauration classique, ou snack de type burger, tout est possible pour passer le temps avant la séance.
Situé à en périphérie de Fort de France, à Schoelcher, la banlieue chic, c'est le seul complexe cinématographique de l'île, et mis à part quelques salles de quartier disséminées un peu partout dan les villages, le principal lieu culturel de la Martinique. Le samedi, le parking est complet, la voie de desserte encombrée , le rond point couvert de voitures, et les moins chanceux sont même garées sur la 4 voies. Pour conble, toutes les séances sont programmées aux mêmes heures, et il est facile d'imaginer la pagaille pour se dégager d'une place tout au fond du parking souterrain.
Après une longue queue afin d'acheter sa place, on s'engrouffre dans une nouvelle queue, plus dense encore, celle des distributeurs à popcorn et soda. La quantite de maïs écoulée en une soirée doit se compter en mêtre cube, si l'on en juge par la silhouette des consomatrices
Pensées...
Oscar Wilde disait:
" Aujourd'hui, la plupart des gens se consument dans je ne sais quelle sagesse terre à terre et découvrent, quand il n'en est plus temps, que les folies sont les seules choses qu'on ne regrette jamais"
Je suis tombé sur cette citation, que je ferais volontiers mienne, en me promenant sur internet, à la recherche d'équipements pour la navigation. Les sites de globe trotter à la voile sont nombreux et particulièrement intéressant pour qui a parcouru la première partie du Grand voyage... Le programme est toujours le même, les photos auraient pu être prises de Terre de Brume, et je me demande parfois si parmi les voiliers au mouillage devant Charlottesville, Porthmouth ou Mindelo, on n'apercevrait pas une silhouette bien connu arborant dans la mâture, les pavillons Gwen-a-du et Rouge et blanc.
Pourquoi, me direz-vous, cette promenade virtuelle alors que la réalité idyllique s'affiche ici au quotidien?
La réponse est dans l'un de mes précédents messages: Coconasse....
Je suis retourné voir son propriétaire, j'ai passé toute une soirée à visiter le bateau dans ses moindres détails, soulevé les planchers pour inspecter les fonds, plongé ma tête dans les trous à la recherche d'une éventuelle trace d'infiltration d'eau qui pourrirai les cloisons en contre-plaqué, et terminé mon inspection par une bonne discussion avec Giancarlo, skipper italien et propriétaire du bateau depuis 28 ans. Deux fois le tour du monde, une vingtaine d'année de vie à temps plein à bord, un passionné.
Le bateau est à l'image de son skipper, fatigué. Tout marche, mais sans doute par habitude.
Passionné il faut être pour avoir l'idée de reprendre le flambeau. Un coup de coeur pour un voilier d'exception.
Est-ce raisonnable? C'est là qu'Oscar Wilde intervient, et tout devient plus limpide!!!
Je navigue avec lui ce samedi...
" Aujourd'hui, la plupart des gens se consument dans je ne sais quelle sagesse terre à terre et découvrent, quand il n'en est plus temps, que les folies sont les seules choses qu'on ne regrette jamais"
Je suis tombé sur cette citation, que je ferais volontiers mienne, en me promenant sur internet, à la recherche d'équipements pour la navigation. Les sites de globe trotter à la voile sont nombreux et particulièrement intéressant pour qui a parcouru la première partie du Grand voyage... Le programme est toujours le même, les photos auraient pu être prises de Terre de Brume, et je me demande parfois si parmi les voiliers au mouillage devant Charlottesville, Porthmouth ou Mindelo, on n'apercevrait pas une silhouette bien connu arborant dans la mâture, les pavillons Gwen-a-du et Rouge et blanc.
Pourquoi, me direz-vous, cette promenade virtuelle alors que la réalité idyllique s'affiche ici au quotidien?
La réponse est dans l'un de mes précédents messages: Coconasse....
Je suis retourné voir son propriétaire, j'ai passé toute une soirée à visiter le bateau dans ses moindres détails, soulevé les planchers pour inspecter les fonds, plongé ma tête dans les trous à la recherche d'une éventuelle trace d'infiltration d'eau qui pourrirai les cloisons en contre-plaqué, et terminé mon inspection par une bonne discussion avec Giancarlo, skipper italien et propriétaire du bateau depuis 28 ans. Deux fois le tour du monde, une vingtaine d'année de vie à temps plein à bord, un passionné.
Le bateau est à l'image de son skipper, fatigué. Tout marche, mais sans doute par habitude.
Passionné il faut être pour avoir l'idée de reprendre le flambeau. Un coup de coeur pour un voilier d'exception.
Est-ce raisonnable? C'est là qu'Oscar Wilde intervient, et tout devient plus limpide!!!
Je navigue avec lui ce samedi...
dimanche 1 avril 2007
Le KITE, enfin !!!
Comment imaginer un séjour en Martinique sans profiter de tous les atouts qu'offre l'océan dont en particulier les mythiques "Alizés", ce vent chaud et régulier qui rafraîchit le littoral et calme les esprits un peu échauffes par l'abus de tipunch!!!
Contrairement à ce que j'avais toujours pensé, si ce vent souffle bien tous les jours, sa puissance est très loin de permettre à un planchiste Penthièvrois de gréer une voile honnête sur une vraie planche de fun. Surtout quand le planchiste en question ne daigne plus naviguer avec autre chose qu'une starboard 75l et une voile de 5m2 maximum. De la piaule pour certains, "un peu d'air" pour moi... Résultat, un jour ou la météo annonçait un vent fort, je me suis retrouvé sur un flotteur de 120l suspendu à une voile de 7m2!!! Pas drôle .
A Penthièvre, le vent faiblard se caractérise par une soudaine éclosion de Kitesurfs, genre de planche de skate tirée sur l'eau par une voile, mi parachute-mi cerf-volant . Avec une voile de 12, 14 voire 16m2, il permet de naviguer, et semble-t-il de prendre du plaisir, même lorsque les serviettes ne s'envolent pas sur la plage.
Un truc de nana quoi!
Mais comme ici l'alizé est faible, j'ai décidé de m'y mettre.
Après plusieurs tentatives infructueuses , le vent était vraiment trop faible, j'ai enfin réussi à partir sur quelques mètres la semaine dernière sous un grain.
Et puis il y a eu aujourd'hui. Ce jour qui restera celui ou j'ai effectivement réussi à naviguer en KITE.
Le ciel de la Martinique est couvert depuis plus d'une semaine, d'abord sous une chaleur étouffante malgré les nombreuses averses, et puis le vent s'est levé au nord-est hier soir, et moi j'ai foncé au Vauclin, dès ce matin pour Le grand jour.
Le spot de la pointe Faula au Vauclin se situe sur la cote atlantique, protégé des vagues de l'Océan par une barrière de corail à un mile au large. Dans lagon ou les fonds dépassent rarement le mètre et ou s'est développée une flore sous marine du type de celle que l'on trouve en Méditerranée, les conditions de départ en Kite sont optimisées. Pas de plage en revanche, mais une immense pelouse semée de cocotiers sur laquelle il est bien agréable de préparer son équipement.
Ce matin, le ciel était gris, le vent de nord est soufflait entre 17 et 18 noeuds. Un kiteur m'a aidé à lever la voile que j'ai aussitôt envoyé au Zenit, afin de pouvoir la maîtriser. De là j'ai marché dans l'eau le plus loin possible, et je me suis lancé babord amure, pour un run qui a duré plusieurs centaines de metre. Bien calé dans les foot strap je me sentais parfaitement à l'aise et m'imaginais à Penthièvre avec un bon vent de sud ouest, en direction du sosu marin. Pas de problème d'équilibre ni de vitesse, la voile est somme tout assez facile à maîtriser. Passer l'autre amure s'est par contre avéré beaucoup plus difficile, et je suis plusieurs fois parti en dérapage avant de m'exploser à plat ventre et me partir en ski nautique, pas du tout volontaire. Babord à nouveau, et tout va bien, me revoilà tout à mon aise remontant même dans le vent, je reprends confiance. Virement, gamelle, la voile tombe dans l'eau à quelques mêtres seulement de la mangrove. Un kiteur qui passe par là me montre comment m'ensortir avec le "5eme" fil, la voile ressort, mais il m'explique aussi que je n'ai pas mis correctemnt la sécurité de larguage. Encore du babord, le tribord marche mieux mais je ne suis pas capable de remonter suffisamment pour passer au dessus de la pointe de mangrove qui barre l'accès à la plage, un essai à nouveau infructueux et la voile tombe encore à la limite des arbres. J'arrète là les dégats.
J'ai les pieds abimés, avec même une belle coupure sur "le dessus?". Le leash est cassé et la planche part à la dérive, les fils font des noeuds, mon short de bain me brule l'entre jambe sans doute à cause du sable, c'est ce qu'on appelle l'emmerdement maximum. Las, je dégonfle l'ame centrale de l'aile et je roule la voile pour rentrer en marchant dans l'eau, un peu penaud de l'extérieur, mais très fier au fond de moi! Après tout , qu'est ce qui compte le plus?
Ils verront bien la prochaine fois...
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