mercredi 31 janvier 2007

Pauvres pêcheurs


La cote nord Atlantique est très belle. Les rivages sont souvent escarpés, les villages soigneusement fleuris, et les plantations de cannes ou de bananes bien arrangées. Et puis la route qui mène jusque dans le nord est nommée à juste titre La Route Du Rhum. Elle commence par la plantation Saint James, passe par La Mauny, et termine à Macouba à la rhumerie JM, les héritiers CRASSOUS DE MEDEUL. Martinique, terre de Rhum ! Et du bon, encore que je n’accroche pas vraiment avec le rhum vieux.
En revanche, la région offre peu d’accueil pour les touristes en dehors de la presqu’Ile de La Caravelle et la baie de Tartane. Tout ce petit monde s’embarque donc pour la journée dans une voiture de location et parcoure les 40 km de route sinueuse en admirant le paysage, mais pratiquement sans s’arrêter. Et puis, à Grand Rivière, c’est la route qui s’arrête.
C’est l’occasion alors de mettre pied à terre, de se dégourdir les jambes après une bonne heure de virages, de sortir les deux mamies assises à l’arrière de la petite Clio 2 portes pilotée par les deux papis, et de s’engouffrer dans l’un des multiples restaurants aux spécialités créoles dont les propriétaires ont bien saisi l’opportunité de la manne routière. Dimanche donc, moi comme les autres, mais à la recherche de La vague que je n’ai pas encore rencontrée, je m’arrête au bout de la route, surplombant un petit abri de pêcheurs. Il y a bien une vague, mais elle ferme entre les deux jetés de pierres, certaines rentrant même dans le petit port. Objet de nombreuses photos prises par une quinzaine de touristes qui ne voient le paysage qu’au travers d’un objectif, une barque de valeureux pêcheurs s’apprête à prendre la mer et affronter les éléments. Deux d’entre eux la maintiennent face à la lame. Chacun guette le moment du franchissement de l’écume pour rapporter LA photo. Le pilote saute à bord, lance le moteur, une fois, deux fois, rien. En quelques secondes le capot du hors-bord est déposé, les voix s’élèvent, on réessaye, et puis une fois encore.
Toujours rien.
L’abandon est décidé, le bateau ramené au rivage, amarré à son mouillage. Les touristes s’en vont bredouilles. Mais d’ou vient le poisson que l’on sert grillé dans les restaurants ?

Chronique d’une journée ordinaire…


En général je me couche assez tôt, vers 21h30. D’abord parce que les soirées commencent tôt, le soleil se couche aux alentours de 6h et il fait nuit presque tout de suite, ensuite parce que je me lève avant l’aube, et enfin parce que je n’ai pas grand-chose de mieux à faire...
Les nuits sont suffisamment fraiches pour pouvoir me passer du climatiseur, et je me contente du souffle léger du ventilateur de plafond. Il y a beaucoup de bruit la nuit, beaucoup de bruit alentour, les ventilateurs des aérateurs des restaurants, les voisins couche-tard, les nettoyeurs de rue lève-tôt, et surtout les animaux, oiseaux ou insectes de tout poil qui stridulent à tue-tête !!!
Le téléphone qui me sert de réveil me sort du lit à 5h20, une vraie grâce matinée vue de chez vous, mais à cette heure, le ciel est encore étoilé sur la Martinique.
Pourtant je me lève sans difficulté car le rythme est pris. La préparation du petit déjeuner se limite au passage d’un bol d’eau dans le micro onde, d’un morceau de baguette dans le grille pain, et je m’installe à la petite table en terrasse, face au jour qui se lève.
C’est un des moments les plus agréables de la journée, c’est comme si tous les bruits de la nuit s’étaient enfin éteints, le calme règne sur la Pointe du Bout, même le vent s’est épuisé. Moment trop court et je me dirige vers la salle de bain, avant de choisir mes vêtements du jour. Pantalon-chemise, parfois polo, mais je ne porte jamais de Tee-shirt pour aller travailler. Par contre je me contente d’enfiler des tongues, que j’échangerai pour des bonnes chaussures de sécurité dès mon arrivée au bureau.
Etant toujours un toxicomane de la radio, tout ce petit cérémonial se fait au son de radio Martinique, qui passe successivement des pronostics des courses à Longchamp ou ailleurs, aux annonces d’anniversaire et de décès, puis à l’horoscope du jour. Je n’écoute attentivement que les dix minutes consacrées à la diffusion du journal de France Info, en direct.
Le bateau part dans 10 minutes, il est temps de partir.
Dix minutes c’est beaucoup trop pour parcourir les 100m qui me séparent de l’embarcadère, et j’arrive tous les jours en avance, parfois même avant l’équipage.
Je retrouve maintenant les mêmes visages, tous des plus habitués que moi, mais à part un signe de tête, ou un petit bonjour du bout des lèvres, je n’ai pas vraiment de contact.
« Fort de France », c’est à ce signal lancé par le matelot que nous embarquons à bord de « Blue cat », un catamaran d’un style douteux, dont je ne suis pas capable de dire s’il est en aluminium ou en polyester… Il est 6h15, c’est le deuxième départ de la journée, le premier du Blue cat.
Il faut environ 20minutes pour traverser la rade. Le jour se lève sur la montagne du Vauclin dans l’est, deux autres navettes comme la notre convergent vers le débarcadère de la ville capitale. Les autres sont plus rapides que notre « Pétrolette », mais la Pointe du Bout est le port le plus proche de Fort de France. En général, je m’installe dehors à l’avant, dans la fraicheur du vent apparent. Il fait encore trop sombre pour lire, alors je pense, et dans ce cadre exceptionnel, il a y matière à l’inspiration.
Une fois à terre, il me reste encore 10 minutes de marche jusqu’à l’entrée des bureaux de la cale sèche. Je traverse le parc de Savane dans le petit matin. On y croise quelques joggers, mais surtout des balayeurs qui viennent effacer les traces des fêtes de la nuit, et avec le carnaval qui approche, ces traces sont nombreuses…
Chaque matin, j’arrive le premier dans les locaux, j’ouvre, coupe l’alarme et installe directement l’ordinateur que j’ai toujours emporté avec moi. Lecture des messages, ouverture des blogs, ouverture du cours de la bourse…
Après commence le travail, que je partage entre les visites à bord, en atelier, chez les sous-traitants, et le travail de bureau qui consiste principalement à mettre à jour le planning, les avancements de travaux, les non-conformités et anomalies rencontrées, Jusqu’à présent j’ai consacré beaucoup de mon temps à découvrir le contrat, à me l’approprier en le classant et organisant les dossiers à ma manière. Et puis il y a les réunions quotidiennes avec le client, les échanges téléphoniques avec les gestionnaires du contrat à Brest qui font tout pour se tenir au courant malgré la distance. C’est pour eux que j’ai lancé le blog et les albums photos hébergés sur internet. Chacun s’informe à son rythme maintenant, même si je sens bien que certains d’entre eux sont un peu dépassés par la technologie !
Je vais déjeuner au petit restaurant vers 13h, un peu après les autres, ça ma laisse un peu de temps seul dans le bureau pour m’occuper de mes affaires personnelles. La cuisine est locale, la serveuse et la cuisinière aussi. Un plat et une bière « Lorraine », la bière du pays. Je ne sais pas écrire le créole mais j’ai compris la remarque lancée par un passant devant notre table, un jour ou il faisait chaud : « Lo’aine ka coulé la ». Il y avait une bonne douzaine de bouteilles sur la table !
Retour au bureau et mêmes activités l’après-midi. Vincent et moi parlons surtout du travail, et des autres affaires à venir dans les années futures ; Tahiti, La Réunion, Nouvelle Calédonie, Martinique encore,
Pour le bain du soir, il vaut mieux attraper la navette de 16h30, mais je n’y suis parvenu qu’une seule fois. On peut encore se baigner avec celle de 17H30, mais c’est totalement compromis lorsque je ne parviens à me libérer que pour celle de 18h30, comme ce soir…
Un bain donc un jour sur deux, au mieux. Je marche jusqu’à l’Anse Mitan, à 300m de l’appartement. La plage n’est pas la plus belle de Martinique, loin s’en faut mais c’est sans doute la plus fréquentée par les touristes, jeunes ou vieux retraités, je dis bien jeunes retraités et vieux retraités. L’accès est régulièrement encombré par un groupe de joueurs de pétanque, mais j’oublie très vite ces petites imperfections après avoir plongé la tête sous l’eau. Je nage le crawl, le dos, la brasse et un peu de papillon, j’effectue quelques assouplissements et des petits exercices d’aquagym. En dehors des week-ends, je ne prends pas le temps de m’allonger sur la serviette et retourne aussitôt dans mon antre. Lorsque je ne ma baigne pas, je fais un peu de gym.
Le soir, c’est un coup diner au restaurant avec Vincent, un coup grignotage de fruits et fromage dans l’appartement, je ne vais jamais seul au restaurant,. J’avoue boire un ti punch pratiquement tous les jours, mais rarement deux !!

samedi 27 janvier 2007

Skype - Pseudo: jmnber


Bienvenue à Martine qui rejoint le cercle des invités au blog.
Si vous avez une webcam, on pourrait même échanger de temps en temps avec Skype, téléchargement gratuit...
Week-end à St Pierre, à l arecherche de LA vague...

jeudi 25 janvier 2007

Premières photos


On m'a demandé des photos... et moins de texte.
Pour les photos, j'avais jusqu'a présent un problème de cable oublié sur mon bureau à Penthièvre. Je viens de le régler en achetant du neuf...
Pour ce qui est du texte, je suis désolé d'avoir de temps en temps une envie d'écrire, ça me fait plaisir.
Dans pas longtenps, je vous ouvrir un site album photo. Je vous tiendrai informés.

mardi 23 janvier 2007

Allo Dominique ???

Lundi dernier, 15 janvier.

Le forfait de mon téléphone portable n’est valable qu’en « France métropolitaine ». Évidemment les appels passent sans difficulté, mais tout est hors forfait, et la facture s’allonge. Je décide donc de prendre une formule « Carte » auprès d’Orange Caraïbe. Une petite heure d’attente, comme chez nous, avant d’être reçu par une agréable conseillère qui, après avoir rempli les formulaires me donne à choisir, ou plutôt, choisi pour moi un numéro qui lui plait. 0696456612, c’est vrai que je m’en suis souvenu tout de suite.
Malheureusement, je n’étais pas le seul à m’en souvenir. Ce numéro devait récemment être encore celui d’un certain Dominique, et beaucoup d’amis de ce Dominique s’en souvenaient.
Une bonne façon de se familiariser avec les fonctionnalités du cellulaire,… et avec le créole local.

Baignade sauvage

Lundi 22 janvier, quelques anecdotes de la vie par ici,

Dimanche 21 promenade dans la région du Vauclin, à la recherche d’un secret spot, une longue marche en bord de mer entre les cocotiers de la plage et les sous-bois des marigots. A mi distance entre les deux parkings d’accès aux plages, personne sur le sentier à perte de vue, un bloc de rocher sur la plage, l’endroit idéal pour se baigner dans l’Atlantique. Pas de serviette, pas de rechange, je me baigne tout nu dans les vagues, l’eau est délicieuse, l’endroit paradisiaque, surveillant les abords, on voit loin... Soudain surgissent de la falaise de gauche trois motos de trial, totalement interdites sur ce chemin. Je les regarde, content d’imaginer les voir passer rapidement, vite arrivés, vite repartis.
La première passe prés de mon rocher, s’arrête, attend les autres qui descendent encore sur la plage. La deuxième tente une traversée sur le rocher et tombe !!! La troisième passe dans l’eau et va se garer 50m plus loin, juste en face de moi qui surveille la scène avec d’autant plus d’intérêt que mon short est à moins de 10m de la moto stoppée. Petit coup de main pour remettre le pilote et sa monture debout, je vais pouvoir sortir de l’eau bientôt !
C’est alors que le premier, plus fort que les deux autres commence un numéro de trial sur MON rocher. Monte, descend, tourne, saute dans tous les sens. Les autres le regardent, prennent des photos, l’encouragent… moi je baigne.
Après quelques minutes, pour moi interminables, j’aperçois simultanément un groupe de marcheur de chaque coté de la plage, ils sont encore loin, mais mes motards sans-gêne ne sont pas décidés à partir !
Je sors donc, récupère mon vêtement avec un grand sourire et replonge dans l’Océan !!!
J’ai pris dans l’eau un sacré coup de soleil, sur le visage. On m’y reprendra …

Problèmes de logement

Vincent a loué pour lui et toute son équipe, des petits studios aménagés dans un ancien hôtel de l’anse Mitan, tout prêt d’ici. En octobre les travaux étaient presque achevés et l’on nous promettait l’ensemble pour le début janvier. Le carénage commence, Vincent vient chercher les clés avant l’arrivée de ses compagnons, et apprend que bien que les aménagements soient terminés, les studios ne sont pas utilisables simplement parce qu’il n’y a pas d’électricité. Un peu d’énervement et une semaine plus tard, on a branché le courant sur la ligne provisoire de chantier, Vincent revient avec son contremaître prendre possession des lieux.
L’hôtel était disposé en U fermé par un petit restaurant transformé en T2, et abritait du regard une jolie piscine en forme de haricot.
Soudain, là sous leurs yeux, le carrelage des abords de la piscine se soulève, gonfle, et fini par exploser en projetant de l’eau dans toutes les directions.
Fuite souterraine…
Depuis, Vincent a accueilli ses 10 compagnons dans 10 appartements différents, et tout ce petit monde déménage toutes les semaines à la recherche d’un logement vide.

Promenade pas ordinaire

Ce premier dimanche en Martinique, je ne veux pas passer ma journée à la plage.
Dimanche, donc, bien décidé à ne pas bronzer idiot, ni à circuler sur les routes, et tout à la fois essayer de perdre le petit embonpoint que je ressens depuis mon arrivée, je me lance dans un Trek !! Oh pas bien compliqué pour commencer.
Sur la carte, il s’agit de rejoindre par un sentier, deux petites criques, Anses noire et Anse Dufour, situées entre l’Anse à l’Ane et Grande Anse. Je passerai sur la pertinence du choix des noms donnés aux plages de la commune d’Anses d’Arlet, Anse noire abritant une plage de sable noir, et grande Anse étant effectivement plus grande que les autres, je n’ai pas vu d’Ane roder dans les parages de la première.
Ces deux petites plages sont accessibles par une route sinueuse qui longe une ravine, encaissée entre deux mornes. L’itinéraire choisi n’étant pas un circuit, je décide de commencer au milieu ou je laisse ma voiture, et de faire un peu d’auto-stop entre les deux anses. Le premier tronçon part de la plage de l’Anse Noire et s’enfonce rapidement dans la végétation en remontant la ravine. Pas très propre tout ça, avec par moment une odeur de lessive, mais tout de même assez joli, et puis je suis tout seul dans le silence de la forêt. Le chemin s’achève dans le jardin d’une case améliorée, j’ai peut-être raté quelque chose…
Rapidement pris en stop par deux jeunes rennais en vacances prolongées, je débarque sur la plage de Grande Anse à la recherche du sentier. Rien n’était balisé sur le premier, je recherche dans la végétation une trace à suivre. Il y en a beaucoup, mais laquelle prendre. Je m’engage une première fois dans la brousse, perpendiculairement au tracé de la carte, la progression est difficile, les arbustes sont denses, et les branches des acacias griffent profondément mes bras.
Qu’à cela ne tienne, je continue mon chemin en redescendant vers la mer, après tout, pour aller d’une anse à une autre, quoi de plus logique que de suivre la côte.
Une heure déjà depuis mon départ, je marche sur des grosses pierres arrondies, mêlées aux blocs de corail sur les quelles viennent se briser les vagues. A quelques mètres au large, deux bateaux de plongée pour touristes explorent les fonds que l’on devine beaux, sous ces eaux transparentes. Je continue. Plus loin à ma surprise, je rencontre plusieurs pêcheurs à pieds. L’un d’eux m’explique le chemin qui les a conduits là, et approuve mon idée de faire le tour de la pointe, « ça passe bien, sauf à un endroit ou il faut un peu escalader »
Je marche encore, rencontre une première falaise avec un surplomb. Aux pieds de la falaise, des éboulis de pierres régulièrement léchés par les vagues. Je saute, courre, remonte de l’autre coté profitant du ressac. Les pieds presque secs, je me crois proche de l’arrivée, d’autant plus que je croise à nouveau un pêcheur. Pourtant un peu plus loin, plus moyen de passer. Il faut faire demi-tour me soutient le pêcheur.
Je lève la tête, et je crois voir au milieu des coulées de pierres et de terre mélangées, une piste. Deux heures de marche pour finalement revenir sur mes pas, et ma voiture de l’autre côté ! Jamais demi-tour.
Me voilà parti dans une escalade sur un sol meuble, glissant, chacune des pierres branlantes menaçant de se décrocher de la paroi presque verticale, et moi avec. A quatre pattes dans les endroits difficiles, accroché à la végétation pourrie qui s’arrache sous mon poids, les mains pleines de griffures, les genoux en sang, j’atteints après plus d’une heure de véritable escalade et de nombreuses pauses, une zone à peut prêt plate, mais tout aussi inhospitalière. C’est pourtant si bon quand c’est plat !!!
La suite est simple mais longue, je rencontre un sentier, dans quel sens le prendre ? Qu’importe puisque c’est un sentier, marque de la civilisation. Pas le bon sens bien sûr, j’arrive sur une petite crique que je ne localise pas bien. Repos.
Là surgit un marcheur, perdu lui aussi à la recherche de la piste pour faire le parcours inverse. Je reprends donc le sentier, et marche d’un pas léger, malgré la fatigue. Je suis revenu juste au dessus de mon point de départ, surplombant Grande Anse un peu déçu de revenir sur mes pas je croise le enfin bon chemin, celui que je pensais ne jamais trouver. Encore plus d’une heure pour franchir le morne avant de redescendre de l’autre côté vers l’Anse Dufour. Le temps d’enlever mes chaussures, et une énorme averse s’est abattue sur cette partie de la Martinique, et a inondé tout mon quartier.

J’aurais bien aimé voir la coulée ou je me trouvais quelques heures plus tôt, mais en hélicoptère…

mercredi 17 janvier 2007

De l'autre coté de la rade


Je suis venu en Martinique pour assurer la coordination des travaux de remise à niveau d’un patrouilleur de la marine. Ce petit bateau de 53m est habituellement affecté dans les eaux de la Guyanne française, et assure une mission de surveillance des pèches dans les eaux territoriales. Bien que peu armé, seul un petit canon à l’avant, il participe régulièrement à des manœuvres communes avec les autres flottes de la Caraibe, en particulier pour lutter contre les trafiquants de drogue.
La Capricieuse, fait partie d’une série de patrouilleurs construits à Cherbourg dans les années 1985, comme La Fougueuse, L’Audacieuse, etc,… mais qui ont tous connu de gros problèmes à leur mise en service, ce qui a fait dire un jour à Coluche qu’on avait oublié de construire La Dépanneuse…
Une remise à niveau consiste à démonter et contrôler tout le système de propulsion, à vérifier partout l’état de la coque, plus un bon coup de barbouille pour cacher la misère qu’on ne réparera sans doute jamais. Encore une dizaine d’année à tenir…
Les travaux sont prévus sur un peu plus de quatre mois, et s’achèveront par une vérification des performances normalement retrouvées, au cours d’une semaine d’essais à la mer.
J’ai reçu la distinction d’un grade que je ne connaissais pas, on m’a nommé « Maître de Chantier », ce qui sonne plutôt mieux que conducteur de travaux. Le job consiste à faire l’interface entre les entreprises intervenantes, mécaniciens, électriciens, peintres, chaudronniers et notre client, le service de soutien à la flotte, Interface veut dire que je m’assure que chacun fait bien ce qu’il a à faire, quand cela doit être fait, selon les règles de l’art, et que j’en rend compte à la Marine au cours d’une réunion quotidienne !
Le démarrage s’est bien déroulé, si ce n’est un problème de dédouanement des containers venus de métropole et contenants les outils, les vêtements de travail et la pièces de rechange. Ce qui a fait que les électriciens par exemple, se sont présentés le premier jour sur le site en tenue qui relevait davantage du camping, tongues et pantacourts, que d’un bassin de carénage.
Qui aurait cru que nous ayons des problèmes de dédouanement, ici, en France, en Europe même. On nait et on reste douanier pour la vie !! J’ai entendu dire que le container le plus décortiqué était celui de DCN.
La zone de carénage est en plein centre de la ville, juste de l’autre coté du fort qui abrite la base navale. Une cale sèche, deux quais de part et d’autre de la darse, des bâtiments en ruine et des tas de ferraille en vrac, rien qui ressemble plus à toutes les autres cales sèches que je connaisse. Autour de la darse sont regroupées les entreprises locales, qui reversent une part de leur chiffre d’affaire au parrain du coin qui par ailleurs gère l’occupation des quais et bassin.
ENA, Entreprise Nouvelle Antillaise, qui réalise des travaux de chaudronnerie m’a proposé un bureau dans son bâtiment, sans doute le mieux entretenu de tous.
Bureau que je partage avec Vincent FAUJOUR, patron d’une société lorientaise qui s’occupera de la révision des moteurs. Vincent, que je connais depuis longtemps et que j’apprécie, est arrivé en même temps que moi et restera pratiquement pour les quatre mois.
Le bureau tout en longueur donne sur l’arrière cour. Ses mûrs sont un peu défraichis, mais dans l’environnement local, je me considère comme un privilégié. Et puis surtout, je profite de l’équipement de l’entreprise, internet haut-débit, téléphone, photocopieur, même de la cafetière. Et puis il y a la secrétaire qui m’a apporté fièrement, il a quelques jours, la première enveloppe de réexpédition

Jusqu’à aujourd’hui, je m’étais rendu tous les jours au chantier en voiture, à peine 35 km sur la carte. Mais quelle galère. J’ai essayé de partir très tôt (5h45) ou plus tard (7h), à chaque fois je me suis retrouvé coincé dans un bouchon interminable qui commence dès l’entrée de la voie dite rapide : entre 1heure et 1heure et quart, entouré de sauvages de la route, qui déboitent, changent de file, s’incrustent en force, remontent la file sur les bas cotés, coupent au travers des stations service, et avec pour seul soutien France Inter mais malheureusement à l’heure de Stéphane Bern… Et le soir, on remet ça, et il n’y a qu’un jur ou je suis rentré après huit heures que j’ai roulé a peu près correctement.
Donc aujourd’hui, j’ai pris le bateau. Je savais que ce serai plus rapide. Ce fut un miracle, 40 minutes de porte à porte. Demain je recommence.
La compagnie maritime s’appelle « Les Pétrolettes », et en effet les bateaux de couleur orange font penser à de vieux tacauds pétaradants. Depuis ma chambre, j’entends le bruit des moteurs qui démarrent le matin, pas de risque de raté le départ, quand aux manœuvres, j’ai bien failli tomber ce soir lorsqu’on a touché le quai avec un peu de vigueur.

Pointe du Bout

Mardi 16 janvier, Pointe du Bout.

La première semaine en Martinique s’achève pour moi. Une semaine déjà sans avoir réellement mis le nez dehors, enfin presque puisque j’ai quand même bien profité du week-end.

6500 km de l’autre coté de l’Atlantique, franchis en seulement 8h 10 au lieu des 17 jours et quelques heures passés en mer sur Terre de Brume pour la même destination. Plus rapide est le dépaysement, plus brutal le changement d’horaire, mais déjà pourtant un sentiment d’habitude et d’ambiance familière. L’aéroport de Fort de France ou nous étions allés accompagner Alain et les siens, ou encore récupérer le colis du Noel de Pologne transporté par le père de Jean-Cyrille. Et puis il y a eu ce passage au mois d’octobre pendant le quel j’ai sillonné les alentours de Fort de France à la recherche d’un logement. Alors je me sens en territoire connu, c’est plus facile.

J’ai embarqué mes 25 kg de bagage dans le coffre d’une petite Clio 2 portes grise et j’ai foncé vers l’agence immobilière de l’Anse Mitan, à quelques centaines de mètres de la Pointe du Bout. Le quartier qui entoure la marina de la pointe du Bout est bâtis de petits immeubles de 3 étages, tous construits à la même époque, d’un style et de fabrication qu’on pourrait qualifier d’ « économiques ». Pourtant, situé juste en face de Fort de France, et parfaitement desservi par une navette, il est très prisé des résidents « longue durée » comme moi.
L’appartement situé aux premier étage d’un immeuble coincé entre la rue principale et les restaurants de la marina domine les mats des quelques bateaux « promène-touristes » qui semblent ne pas avoir bougés depuis notre passage.
F2, veut dire deux chambres et une salle-à-manger-salon-cuisine, plus une petite salle de bain-WC. Un peu grand pour quelqu’un seul, mais sans doute très petit pour recevoir dans de bonnes conditions quatre adultes. Une des chambres, meublée de lits jumeaux, donne sur la rue, l’autre séparée de la pièce principale par un simple rideau ouvre sur la marina et reçoit le soleil du matin. C’est celle que j’occupe. Dans un passé récent, l’appartement disposait d’une terrasse, mais les propriétaires ont du juger plus intéressant de l’intégrer dans le salon. Les traces sont encore fraiches. Dommage !!!
Les murs et plafonds sont peints de blanc, mais le sol imitation bois et les rideaux orange donnent un peu de chaleur à un aménagement sans charme. Les fauteuils de salon en rotins couverts de coussins d’un bleu passé dénotent dans le décor. Chaque pièce est équipée d’un ventilateur de plafond que je laisse tourner en permanence. Il y a bien une climatisation, mais je préfère m’habituer à la température plutôt que de passer mon temps enrhumé comme ça a été le cas à chaque fois. Une petite cuisine à l’américaine très bien équipée complète le confort.
Je suis dans ces murs pour un mois seulement et je crois me souvenir que l’autre appartement, bien que plus petit est beaucoup plus agréable à vivre.

Ouverture

Pourquoi pas un blog ? Je me lance, en espérant que je serai plus brillant que dans le mise à jour du site de Terre de Brume. Les conditions ne sont pas les mêmes, et la technique a évoluée.

Ca ne devrait pas être trop difficile, juste une question de temps et de volonté

Alors, à vous de jouer avec moi,

pour commencer, j'ai écris quelques lignes sur mon arrivée en Martinique...