mercredi 31 janvier 2007

Chronique d’une journée ordinaire…


En général je me couche assez tôt, vers 21h30. D’abord parce que les soirées commencent tôt, le soleil se couche aux alentours de 6h et il fait nuit presque tout de suite, ensuite parce que je me lève avant l’aube, et enfin parce que je n’ai pas grand-chose de mieux à faire...
Les nuits sont suffisamment fraiches pour pouvoir me passer du climatiseur, et je me contente du souffle léger du ventilateur de plafond. Il y a beaucoup de bruit la nuit, beaucoup de bruit alentour, les ventilateurs des aérateurs des restaurants, les voisins couche-tard, les nettoyeurs de rue lève-tôt, et surtout les animaux, oiseaux ou insectes de tout poil qui stridulent à tue-tête !!!
Le téléphone qui me sert de réveil me sort du lit à 5h20, une vraie grâce matinée vue de chez vous, mais à cette heure, le ciel est encore étoilé sur la Martinique.
Pourtant je me lève sans difficulté car le rythme est pris. La préparation du petit déjeuner se limite au passage d’un bol d’eau dans le micro onde, d’un morceau de baguette dans le grille pain, et je m’installe à la petite table en terrasse, face au jour qui se lève.
C’est un des moments les plus agréables de la journée, c’est comme si tous les bruits de la nuit s’étaient enfin éteints, le calme règne sur la Pointe du Bout, même le vent s’est épuisé. Moment trop court et je me dirige vers la salle de bain, avant de choisir mes vêtements du jour. Pantalon-chemise, parfois polo, mais je ne porte jamais de Tee-shirt pour aller travailler. Par contre je me contente d’enfiler des tongues, que j’échangerai pour des bonnes chaussures de sécurité dès mon arrivée au bureau.
Etant toujours un toxicomane de la radio, tout ce petit cérémonial se fait au son de radio Martinique, qui passe successivement des pronostics des courses à Longchamp ou ailleurs, aux annonces d’anniversaire et de décès, puis à l’horoscope du jour. Je n’écoute attentivement que les dix minutes consacrées à la diffusion du journal de France Info, en direct.
Le bateau part dans 10 minutes, il est temps de partir.
Dix minutes c’est beaucoup trop pour parcourir les 100m qui me séparent de l’embarcadère, et j’arrive tous les jours en avance, parfois même avant l’équipage.
Je retrouve maintenant les mêmes visages, tous des plus habitués que moi, mais à part un signe de tête, ou un petit bonjour du bout des lèvres, je n’ai pas vraiment de contact.
« Fort de France », c’est à ce signal lancé par le matelot que nous embarquons à bord de « Blue cat », un catamaran d’un style douteux, dont je ne suis pas capable de dire s’il est en aluminium ou en polyester… Il est 6h15, c’est le deuxième départ de la journée, le premier du Blue cat.
Il faut environ 20minutes pour traverser la rade. Le jour se lève sur la montagne du Vauclin dans l’est, deux autres navettes comme la notre convergent vers le débarcadère de la ville capitale. Les autres sont plus rapides que notre « Pétrolette », mais la Pointe du Bout est le port le plus proche de Fort de France. En général, je m’installe dehors à l’avant, dans la fraicheur du vent apparent. Il fait encore trop sombre pour lire, alors je pense, et dans ce cadre exceptionnel, il a y matière à l’inspiration.
Une fois à terre, il me reste encore 10 minutes de marche jusqu’à l’entrée des bureaux de la cale sèche. Je traverse le parc de Savane dans le petit matin. On y croise quelques joggers, mais surtout des balayeurs qui viennent effacer les traces des fêtes de la nuit, et avec le carnaval qui approche, ces traces sont nombreuses…
Chaque matin, j’arrive le premier dans les locaux, j’ouvre, coupe l’alarme et installe directement l’ordinateur que j’ai toujours emporté avec moi. Lecture des messages, ouverture des blogs, ouverture du cours de la bourse…
Après commence le travail, que je partage entre les visites à bord, en atelier, chez les sous-traitants, et le travail de bureau qui consiste principalement à mettre à jour le planning, les avancements de travaux, les non-conformités et anomalies rencontrées, Jusqu’à présent j’ai consacré beaucoup de mon temps à découvrir le contrat, à me l’approprier en le classant et organisant les dossiers à ma manière. Et puis il y a les réunions quotidiennes avec le client, les échanges téléphoniques avec les gestionnaires du contrat à Brest qui font tout pour se tenir au courant malgré la distance. C’est pour eux que j’ai lancé le blog et les albums photos hébergés sur internet. Chacun s’informe à son rythme maintenant, même si je sens bien que certains d’entre eux sont un peu dépassés par la technologie !
Je vais déjeuner au petit restaurant vers 13h, un peu après les autres, ça ma laisse un peu de temps seul dans le bureau pour m’occuper de mes affaires personnelles. La cuisine est locale, la serveuse et la cuisinière aussi. Un plat et une bière « Lorraine », la bière du pays. Je ne sais pas écrire le créole mais j’ai compris la remarque lancée par un passant devant notre table, un jour ou il faisait chaud : « Lo’aine ka coulé la ». Il y avait une bonne douzaine de bouteilles sur la table !
Retour au bureau et mêmes activités l’après-midi. Vincent et moi parlons surtout du travail, et des autres affaires à venir dans les années futures ; Tahiti, La Réunion, Nouvelle Calédonie, Martinique encore,
Pour le bain du soir, il vaut mieux attraper la navette de 16h30, mais je n’y suis parvenu qu’une seule fois. On peut encore se baigner avec celle de 17H30, mais c’est totalement compromis lorsque je ne parviens à me libérer que pour celle de 18h30, comme ce soir…
Un bain donc un jour sur deux, au mieux. Je marche jusqu’à l’Anse Mitan, à 300m de l’appartement. La plage n’est pas la plus belle de Martinique, loin s’en faut mais c’est sans doute la plus fréquentée par les touristes, jeunes ou vieux retraités, je dis bien jeunes retraités et vieux retraités. L’accès est régulièrement encombré par un groupe de joueurs de pétanque, mais j’oublie très vite ces petites imperfections après avoir plongé la tête sous l’eau. Je nage le crawl, le dos, la brasse et un peu de papillon, j’effectue quelques assouplissements et des petits exercices d’aquagym. En dehors des week-ends, je ne prends pas le temps de m’allonger sur la serviette et retourne aussitôt dans mon antre. Lorsque je ne ma baigne pas, je fais un peu de gym.
Le soir, c’est un coup diner au restaurant avec Vincent, un coup grignotage de fruits et fromage dans l’appartement, je ne vais jamais seul au restaurant,. J’avoue boire un ti punch pratiquement tous les jours, mais rarement deux !!

1 commentaire:

Jean-daniel a dit…

Y a-t-il des journées ordinaires lorsque l'on travaille en Martinique et que l'on vient de Lorient ?
A brest, la journée ordinaire est "humide", se baigner le soir en rentrant du travail est réservé aux phoques de molène, quant aux Ptits punchs, j'avais constitué une réserve de rhum lors de mon dernier voyage en mai 2006, mais "ça le fait pas", c'est l'ambiance et la chaleur qui manquent.
En plus, si tu prends un peu de congés, tu es à 24h de mer des grenadines!!! ou Ste Lucie pour le Week-end ?
On parle, on parle mais faut que je bosse.
J'attendrai juin pour les bains et le pique-nique à Litiri
http://www.francevuesurmer.com/diapo.php?ville=264

A+